Le Festival International de la Rumba et de l'Élégance ( FIRE), un événement annuel célébrant la richesse culturelle et musicale de la République Démocratique du Congo (RDC), se retrouve confronté à un défi majeur : concilier la préservation du patrimoine immatériel avec les contraintes logistiques et financières croissantes.
Au cœur de cet événement se trouve la rumba, un genre musical emblématique de la RDC, reconnu pour son rythme enivrant et ses paroles poétiques. La rumba, inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO en 2021, incarne l'essence même de la culture congolaise et est un pilier de son identité nationale. Elle transcende les frontières musicales pour englober des éléments d'élégance et de gastronomie qui enrichissent l'expérience culturelle.
En célébrant la beauté de la danse, la sophistication de l'élégance et la richesse des saveurs, la rumba reste un pilier de la culture et de l'identité de nombreuses communautés répandit aujourd’hui à travers le monde.
Par contre, pour garantir la pérennité de cet événement culturel d'importance mondiale, des ressources supplémentaires nécessitent d’être mobilisées.
Nous nous sommes donc entretenus avec Monsieur Didier M’PAMBIA, promoteur et fondateur du festival :
Jonathan Bilari : Bonjour Monsieur Didier M’pambia.
M. Didier M’pambia : Bonjour Monsieur Bilari.
Jonathan Bilari : Pouvez-vous nous expliquer les raisons qui ont conduit au report du festival FIRE l’année dernière ?
M. Didier M’pambia : Le festival a été suspendu l'année dernière en raison de la tenue des Jeux de la Francophonie, où de nombreux partenaires étaient déjà engagés. Malgré les promesses du ministère de la Culture, aucune aide concrète n'a été apportée. Nous avions pourtant l'intention de positionner Kinshasa sur la carte culturelle mondiale, mais nous rencontrons des difficultés financières.
Jonathan Bilari : Quelles sont vos attentes vis-à-vis du gouvernement concernant son soutien aux événements tels que le vôtre ?
M. Didier M’pambia : D’abord, nous avons besoin d'une politique culturelle solide pour identifier les forces culturelles du Congo et les intégrer dans la promotion nationale.
Par ailleurs, il est également essentiel d'avoir un lieu dédié au festival et un soutien financier adéquat, car les ressources sont limitées malgré l'intérêt des sponsors locaux.
Jonathan Bilari : Le report du festival a-t-il eu un impact sur son déroulement ?
M. Didier M’pambia : Non, c'est normal. De nombreux festivals ont connu des annulations ou des pauses, mais l'essence du festival reste intacte. Nous devons élargir le format en invitant des artistes d'autres pays, comme c'est le cas pour le festival de Jazz en Afrique du Sud.
Jonathan Bilari : Avez-vous des préoccupations quant à la possibilité que le festival ne puisse pas avoir lieu cette année ?
M. Didier M’pambia : Cela compromettrait notre vision et aurait un impact sur l'emploi direct et indirect.
Nous lançons par la même occasion, un appel à l'aide à tous les niveaux, y compris à la Présidence de la République, au gouvernement et à tous ceux qui croient en la culture, d'autant plus que cette édition prône l'unité nationale.
Jonathan Bilari : Merci Monsieur Didier Mpambia pour cet entretien.
M. Didier M’pambia : Merci à vous, Monsieur Bilari, pour votre engagement dans le secteur culturel.
Pour conclure cette interview, je voudrais aborder une question clé qui résume l'essence même de notre discussion : Comment l'État s'associe-t-il aux organisateurs d'événements culturels pour promouvoir et préserver la rumba en tant que patrimoine culturel immatériel ?
Jonathan Bilari